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Votez Jean-Cul

Publié le 8 avril 2022

Une petite règle d’hygiène intellectuelle basique est : de ce qui sort de l’une des bouches du gouvernement actuel, la vérité est sûrement à l’inverse.

Franchement, depuis que le néolibéralisme s’est imposé à la fin du siècle dernier, la classe dominante se sent pousser des ailes. En même temps ils ont bien anéanti les forces du progrès et colonisé les imaginaires. Ce fut une petite révolution conservatrice réussie. Bravo !

Du coup, l’amalgame de la social-démocratie et de la droite française, après une quarantaine d’années de gestation accoucha d’Emmanuel Ronald Margaret Macron, banquier de son état, vieux bourgeois de province dans une coquille de jeune premier fringant. Lui et sa clique de "winners" autoproclamés ne sont en rien au service de l’Etat, mais se servent de l’Etat pour appliquer leur catéchisme néolibéral ⁠ (Footnote: Néolibéralisme comme doctrine : compétition entre tous dans un marché étendu à tout ce qui est et sera possible. Et comme mode de gestion : quantification totale.) à la lettre. Le bilan de Macron démontre sans doute possible à toute personne alphabétisée qu’il est de droite.

Emmanuel Ronald Margaret Macron ne tremble pas quand il prononce un discours communiste au début du Covid, qu’il reprend un slogan du NPA à deux semaines de l’élection, ou qu’il dit tout et son contraire pendant 5 ans ; mais banquier et dignité font rarement bon ménage. Le talent de l’intrigant dans le confusionnisme lui à permis d’accéder au pouvoir, et en plus de ça, en tirant le paillasson qui sert de débat public en France vers la droite, il eût l’effet positif de démasquer un certain nombre d’imposteurs emmitouflés au PS ou chez LR, on lui accorde. Hommage du vice à la vertu : aujourd’hui les choses sont plus simples, mais je me permets une explication tout de même.

LREM pense que les sociétés sont comme des entreprises, et que la vie entière peut être améliorée par le calcul. Ils se plantent comme des mauvaises graines mais représentent l’idéologie dominante. A leur gauche de droite, la social-démocratie (PS et EELV) qui n’a plus rien à prouver dans l’impuissance et l’échec mérité. Leur manque de radicalité allié à leur sociologie bourgeoise les classe à droite. Sous leur droite LR, vieille droite tradi sans commentaire. Et à droite toute le FN, qui est tout sauf rassembleur, mais qui fait du bon travail de com’ pour se rendre présentable, surtout grâce au rance Zemmour qui rivalise de talent dans l’abject et la provocation.

Alors évidemment il y a des nuances chez tout ceux-là, mais l’économie prime, et en économie, et bien il sont tous logés à la même enseigne, néolibérale… Or ce néolibéralisme n’est que la version financière, globalisée, et numérisée du capitalisme, qui accélère tous ses processus mortifères, avec pour résultat la destruction des sociétés et de la vie en général. Ils sont aussi tous autoritaires, ou le deviennent vite. Par une obligation parallèle à la radicalité de leur doctrine économique. On organise pas les conditions matérielles d’une jungle sauvage pour prétendre y apporter la paix avec des sourires, de la novlangue, et des miettes, la force leur est indispensable.

Si encore c’était juste une histoire d’« élites » indignes qui essayent plus ou moins discrètement d’accaparer les richesses collectives au profit de leur classe, ça irait, avec l’habitude ça glisse tranquille. Le problème pressant c’est que l’horloge tourne, les insectes meurent, la banquise fond, etc. etc.

Aux braves gens de droite qui sont terrifiés par le Covid, ou qui s’émeuvent ostensiblement des pauvres réfugiés ukrainiens tout en pestant sur les migrants irakiens et autres profiteurs basanés : en vous intéressant aux conséquences du réchauffement climatique vous aurez enfin pleins de motifs d’inquiétude réellement sérieux !

Un deuxième problème moindre mais qui nous intéresse ici, pour cause d’élections, c’est que la gauche (j’entends le camp progressiste) à été mise KO. Par soumission (R.I.P PS…) ou manque de réflexion (R.I.P toute la Gauche). Rien d’étonnant alors à ce qu’après des décennies de cirque médiatique théâtralisant une alternance mi-molle, pour cacher une réalité dure d’entre-soi élitiste et un désintérêt total de l’intérêt général, le peuple se désintéresse de la chose politique. C’est plutôt bon signe en fait, celui d’un pragmatisme bien présent chez ceux qui ne sont rien⁠ (Footnote: https://www.lefigaro.fr/politique/le-scan/2017/07/02/25001-20170702ARTFIG00098-emmanuel-macron-evoque-les-gens-qui-ne-sont-rien-et-suscite-les-critiques.php ) , là où ceux qui justement prétendent au pragmatisme sont en train de planer si haut que leur seul souci est de retarder le brûlage de leurs ailes.

Les politiques des dominants sont antisociales, car c’est leur intérêt de régner sur une société atomisée et donc moins résistante. L’enjeu aujourd’hui est d’engranger le plus de moyens qui permettront de mieux affronter les périls à venir. Mais en restant dans un esprit de compétition et en comptant sur le système qui a créé les problèmes pour les résoudre, ils ont faux sur toute la ligne. Nonobstant, peu importe les faits ils ne lâcheront pas leur pouvoir.

Les réponses à nos questions vitales contemporaines d’indispensable sobriété, de partage et de coopération sont communistes, sans aucun doute. Instituer des valeurs et des désirs communistes est le préalable à tout vrai changement, mais cela sera l'objet de nombreux autres textes sur ce blog.

Revenons en France dans la course à « qui à la plus grosse ? » de dimanche. En face de ces néolibéraux antisociaux de tous poils décrits plus tôt se dressent à mon avis seulement deux organisations de gauche dignes d’intérêt : le NPA et la France Insoumise. Lutte ouvrière et le PCF sont folkloriques, mais relégués aux oubliettes par manque d’actualisation théorique, ils méritent le respect dû aux personnes morales agées.

Le projet du NPA, révolutionnaire et de lutte est le plus politique au sens noble du terme. Et le charisme d’un Poutou balançant leurs quatre vérités à la face de tous les voyous en cols-blancs est simplement génial ! Seulement c’est une candidature symbolique, et le temps de l’élection n’est pas celui du symbole mais celui de la victoire qu’il faut viser, et c’est tout ! Voir s’afficher sur un écran Poutou à 3,5% au lieu de 1,7 ne sert à rien ! Pour soutenir le NPA ou vos idées préférées, votez aux législatives où une voix égale environ un euro par an d’argent public pour le financement du parti choisi ⁠ (Footnote: https://fr.wikipedia.org/wiki/Financement_des_partis_politiques_fran%C3%A7ais ), mais pas à la présidentielle.

Dans notre « démocratie » représentative dysfonctionnelle, les procédures ordinaires sont taillées pour empêcher l’émergence de forces disruptives. Or nous avons la chance d’avoir une force réellement de gauche, radicale, et solide, avec un candidat expérimenté, le caractère qui sied à la fonction, et un programme sérieux. La France Insoumise est le revers de la médaille de La République En Marche, c’est tout ce que Macron prétend être de progressiste et de pragmatique, c’est une vraie gauche en face de sa vraie droite.

Ca ne me plaît pas vraiment d’écrire ça, je ne suis pas de La France Insoumise, et pour être honnête je m’en branle un peu de la Vème république, car je pense que la prise du pouvoir d’État à une importance limitée dans le processus révolutionnaire qui m’intéresse. Néanmoins, dans une époque aussi troublée, il est certain qu’une gauche avec l’intérêt général et la justice sociale comme objectifs au pouvoir serait plus bénéfique à l'immense majorité de la population qu’un néolibéral, banquier ou raciste. Un gouvernement qui remonterait le niveau du débat public et nous donnerait une chance de refaire société, ce qui est urgemment indispensable pour faire face aux défis venir.

Voter Mélenchon au premier tour est la seule possibilité pour un progressiste, c’est l’union de la gauche dans les faits, en se passant des avis des petits chefs, c’est aussi la seule manière d’avoir un débat intéressant d’entre deux tours.

5 ans de Macron antisocial ou de bourgeoise raciste ne seront que 5 ans de perdus, et plus de divisions, de haines, et de destructions.

Contre cela, logiquement, rationnellement, et avec cette discipline pragmatique qui à toujours été l'apanage et une force de la droite, l’homo gauchicus se doit de voter Mélenchon au premier tour.

Comme je l’ai dit je crois peu, voire pas, à la Vème république et à la politique institutionnelle actuelle, mais tous comptes faits du rapport coûts/bénéfices (se déplacer pour aller voter/possibilité d’avoir un vrai gouvernement de gauche) et au vu du danger antisocial de tous les autre placés, je roulerai jusqu’à l’isoloir pour y glisser un bulletin Jean Lass Jean-Luc Mélenchon dimanche, et je compte sur vous pour le faire aussi.

Footnotes: